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le babouin

Babouin

La famille du babouin, les Cercopithécidés, est en nombre d'espèces la plus importante au sein des singes de l'Ancien Monde. Les Pongidés (gorilles, chimpanzés, orangs-outans) et les Hylobatidés (gibbons) représentent en effet moins de 15 % des primates vivant en Asie et en Afrique.
Du Japon à l'Afrique du Sud, on dénombre 83 espèces apparentées au babouin, réparties en 13 genres et deux sous-familles.

Outre un mode de vie diurne, les points communs aux babouins se résument à quelques caractéristiques physiques, notamment l'absence de queue préhensile, des ongles à tous les doigts et surtout la présence d'épais replis de peau, callosités fessières, aux couleurs parfois incroyables, ornant l'arrière-train des mâles comme des femelles.

 


 

Portrait du babouin

Le babouin est un primate supérieur, ou simien, appartenant à la plus grande famille de singes de l'Ancien Monde: les Cercopithécidés. Deux groupes composent cette famille forte de 83 espèces: les Cercopithécidés (babouins, macaques et cercopithèques notamment) et les Colobinés (colobes, semnopithèques et rhinopithèques).

Le babouin porte un museau très prononcé, semblable à celui d'un chien. Le terme « cynocéphale » signifiant « à tête de chien » désigne par conséquent ses plus proches parents parmi les Primates.


La capacité d’adaptation des babouins fait leur force. Montagnes, forêts et plaines, ces primates peuvent vivre sous des climats et dans des milieux très divers.

Les babouins du genre Papio sont les plus adaptés aux savanes ouvertes. Ils ont cependant conservé l’habitude de monter aux arbres pour y passer la nuit.
Il est vrai qu’ils sont originaires des grandes forêts d’Afrique, et donc initialement dépendants du milieu forestier.

Une incroyable population de babouins chacmas (Papio ursinus) réussit à survivre dans le désert du Namib, en Afrique australe. L'aridité du lieu est extrême (moins de 30 mm de pluie par an) et, suçant seulement quelques racines et bouts d'écorce d'arbustes, ces babouins peuvent rester près de 30 jours sans boire!

L’alimentation du babouin

Si les singes de l'Ancien Monde ont pu coloniser une grande variété de milieux, cela est en grande partie dû à leur capacité à adapter leur alimentation.

Tous les Cercopithécidés sont de surcroît d'une grande dextérité et peuvent, grâce à ce talent manuel, accéder à diverses sources de nourriture.
Ils utilisent également leurs mains puissantes comme cuillers pour déterrer des bulbes ou des petites racines dans le sol, geste qui les sauvera en période de sécheresse dans les régions arides et dans les montagnes en hiver.


Recherchant essentiellement leur nourriture au sol, en retournant les pierres, en fouillant l'humus et la végétation, des espèces terrestres tels les babouins n'hésitent cependant pas à grimper aux arbres lorsque ceux-ci donnent des fruits.


Ils ont en effet parfaitement en mémoire les ressources saisonnières de leur territoire et leur vision en couleur facilite la sélection des fruits arrivés à maturité (cueillis trop tôt, ceux-ci seraient toxiques).

Leurs molaires plates et allongées leur permettent en outre de broyer des plantes très coriaces. Les babouins sont non seulement adroits et malins mais également chapardeurs: ils ont la fâcheuse habitude de voler dans les cultures des villages proches, ce qui leur vaut, dans certaines régions d'Afrique, d'être tirés à vue.


Un régime végétarien implique néanmoins un complément en protéines. Les moins valeureux des singes de l'Ancien Monde se contentent d'insectes, d'œufs ou de petits oiseaux. Tous sont attentifs aux déplacements de petits invertébrés, scorpions y compris, des escargots et surtout des sauterelles, leur vraie friandise.


Les grosses espèces terrestres, babouins en tête, sont également chasseurs de gibier, un type de chasse exigeant souvent la collaboration de tout un groupe. Pour attraper des lièvres à la sortie des terriers et des taillis ou bien débusquer de jeunes faons de gazelle se camouflant dans les herbes, plusieurs babouins peuvent ainsi encercler lentement une zone de chasse avant qu'un rabatteur pousse la proie à sortir de sa cachette. La rapidité et la puissance des babouins font le reste...

Vie sociale du babouin

Le statut de mâle dominant dépend du nombre de conquêtes féminines d’où un déploiement de réelles stratégies de séduction.

La vie sociale du groupe est fondamentale pour tous les Cercopithécidés. Mais la taille du groupe et les relations en son sein varient selon l'espèce et sous l'influence des ressources disponibles.

On peut compter jusqu'à 500 babouins hamadryas autour de certaines décharges publiques en Arabie Saoudite! Pour la majorité des espèces, le groupe n'est cependant constitué que de 10 à 40 individus, les deux sexes étant généralement représentés en nombre égal.


À l'intérieur du groupe, les relations entre individus peuvent suivre plusieurs schémas: le harem de femelles formé autour d'un seul mâle, territorial et agressif, est la règle chez les babouins hamadryas et geladas.

Il faut considérer le groupe mixte et « multimâles » comme la règle générale. Dans de telles sociétés, ce sont les femelles qui assurent le lien social et la raison en est simple: une fille vit avec sa mère toute sa vie durant, tandis que les garçons doivent quitter le groupe à l'adolescence pour en intégrer un autre.


Les femelles font donc corps entre elles et forment un noyau familial rassemblant souvent trois générations de guenons. Une fille héritant en général de la position hiérarchique de sa mère, on parle de sociétés « matrilinéaires ». Les femelles circulent ensemble, se toilettent les unes les autres et surtout se partagent l'éducation des enfants... des tâches pour lesquelles elles n'hésitent toutefois pas à faire appel à la protection des mâles.

Le statut de mâle

Le statut du mâle s'acquiert par deux moyens opposés. II peut d'une part compter sur sa force. Un babouin mâle pèse deux fois plus qu'une femelle, et il n'hésite pas à faire valoir cette puissance lors de disputes liées à la nourriture ou à une place de repos.

Du fait, les femelles évitent généralement les mâles avec lesquels elles n'ont pas d'affinités particulières. Les plus malchanceuses -ou leurs petits- font l'objet d'agressions répétées et portent toutes la trace d'une violente morsure de mâle.


Cette force physique, les mâles la déploient naturellement entre eux pour établir la hiérarchie au sein d'un groupe. Les mâles dominants disposent des meilleures branches pour dormir, sont prioritaires dans l'accès à la nourriture et sont les premiers à profiter des femelles en chaleur. La hiérarchie entre mâles est fluctuante. Il n'est pas rare qu'un mâle inférieur provoque un mâle dominant pour acquérir son statut.

De telles bravades finissent immanquablement en duels, qui peuvent être fatals pour le vaincu: c'est la mort, l'exil ou la soumission.

Stratégies de séduction

La deuxième source du réel statut du mâle provient des relations qu'il développe avec les femelles, un pouvoir qui se construit jour après jour, au gré des alliances faites avec les femelles, ciment du groupe.

Lorsque par exemple un jeune mâle arrive dans son nouveau groupe, il ne peut espérer s'y maintenir que s'il est accepté par un certain nombre de femelles. Tout dépend de quelles femelles il obtient les faveurs: si une femelle de haut rang lui accorde son estime, elle pourra lui «présenter » ses amies proches... Un mâle visant une position dominante dans le groupe doit cumuler au moins cinq ou six relations proches avec des femelles.


Gagner les faveurs d'une femelle signifie prodiguer des soins et une protection à elle et à ses petits. Souvent, il faut également se battre contre un rival. Les travaux d'approche des femelles sont longs.

Le babouin anubis consacre des mois entiers à développer une relation avec une femelle, non seulement pour éventuellement devenir par la suite son partenaire sexuel, mais surtout pour se faire accepter par le groupe.

La communication du babouin

L'épouillage est un geste clé permettant d'entretenir une relation privilégiée avec un autre singe et reste le grand moyen de communication entre individus. Cette activité occupe une grande partie de la journée et se pratique souvent à plusieurs, entre individus de la même famille ou entre amis proches.

Le toilettage mutuel a bien sûr une fonction hygiénique: celle d'enlever les parasites du pelage des petits, des amis. Il permet également de prendre une collation rare puisque les babouins trouvent à cette occasion du sel, véritable gourmandise, lorsqu'ils passent leur langue dans la fourrure de leur partenaire.

Grognement du babouin (MP3)

La communication des babouins est surtout non-verbale. Clignements d'yeux, mouvements d'oreilles et grimaces expressives... les mimiques sont nombreuses et peuvent signifier la crainte, la menace, la soumission ou la bienveillance. Mais il ne faut pas se fier à ce que l'on voit pour interpréter les grimaces des babouins, ni les comparer aux expressions humaines.


Par exemple, un babouin ouvrant grand la bouche et dévoilant ses impressionnantes canines peut n'exprimer en réalité qu'un sentiment d'apaisement, tandis que les nombreuses grimaces d'intimidation ressemblent étrangement à des sourires. Le regard fixe, le relèvement des sourcils et le hérissement du pelage expriment également une menace.

De nombreux chercheurs travaillent sur la communication verbale car la gamme des cris des babouins est très étendue et passe par tous les registres de tons de l'Humain: colère, joie, tristesse... mais ne semble pas en revanche utiliser un vocabulaire structuré.


Les singes sont apparemment capables d'émotion, mais n'ont probablement pas la mémoire suffisante pour construire des mots s'y rapportant dans une syntaxe ordonnée. Les babouins émettent par ailleurs des cris clairs, nets et de longue portée, servant au ralliement ou à l'alerte de la troupe en cas de danger. Chaque animal a une voix particulière qui permet aux autres de l'identifier et de reconnaître son statut et son lien de parenté au sein du groupe.

Reproduction du babouin

D'après des études menées par des primatologues américains, l'ordre de priorité des mâles pour l'accouplement serait tout simplement lié aux préférences de la femelle. Cette dernière s'unit de préférence avec les mâles ayant développé des relations d'amitié avec elle durant les longs mois où elle n'était pas fertile.

Une femelle ne s'accouple qu'en dehors de périodes de grossesse et d'allaitement, soit seulement 10% du temps de sa vie adulte.
La peau du postérieur d’une femelle réceptive rougit et enfle.


Dans l'intervalle, les liens d'amitié entre une femelle et un ou plusieurs mâles ont tout loisir de se développer. Dormir côte à côte, s'épouiller, rester près de l'autre et le protéger si besoin, échanger des regards tendres : tel est le secret de la séduction pour des mâles cherchant à s'assurer une descendance.


Point de cela chez les babouins géladas et surtout les hamadryas, tenus pour les plus « machistes » de tous les primates. Si une femelle du harem se prend à regarder un autre mâle que son « maître » ou à jouer avec d'autres petits que les siens, elle sera violemment réprimandée. Les courtisans éventuels n'ont souvent d'autre recours que l'enlèvement pur et simple de l'élue de leur coeur.

D’une manière générale, la femelle ne met bas qu’un seul petit par portée, les jumeaux étant rares.
Le petit naît après une gestation de 5 à 6 mois selon les espèces. Il s’accroche à la fourrure de sa mère avant de la téter.
Il faut environ un an pour qu’un jeune soit sevré et 3 ou 4 ans avant qu’il quitte sa mère et puisse s’accoupler à son tour.

Les babouins vivent entre 20 et 30 ans dans leur milieu naturel, contre 40 à 45 ans en captivité.

Protection des babouins

Chassés pour leur fourrure, pour leur chair, écartés des plantations à coups de fusils ou victimes de la déforestation, de nombreux Cercopithécidés sont en péril.
En Afrique, la moitié des espèces sont considérées comme le vulnérables et, outre le drill, trois espèces sont en voie d’extinction.

Pourtant, des mesures de protection commencent à se mettre en place. De plus, l’attrait de revenus touristiques amène les gouvernements africains à préserver leur faune.

Cependant, les babouins, d’une manière générale, sont en danger.



18/11/2007
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